Avec la 3G, le
téléphone ne sera plus comme avant juste un « combiné». L’internet
mobile va charrier de nouveaux usages où le terminal mobile sera un
outil des plus sensibles qui nécessite de prendre de grandes
précautions. Les solutions existent heureusement même si elles ne sont
pas sûres à 100 %.
Quelques jours seulement nous séparent du
lancement officiel du réseau 3G en Algérie, prévu le premier décembre
prochain. Les trois opérateurs sont à pied d’œuvre. Les équipementiers
en terminaux mobiles aussi. Les terminaux 3G sont les plus présents sur
les vitrines des mobiles. L’offre de l’internet mobile qui se prépare
avec un débit théorique de 40 Mo avec le réseau 3G++(3.75) va
indéniablement influencer les ventes des terminaux mobiles compatibles
3G. L’Algérie a déjà importé 2,5 millions d’unités de téléphone mobile
durant les cinq premiers mois de l’année 2013 pour une valeur de 7,6
milliards de dinars (environ 95 millions de dollars). « Tout le monde
voudra s’y mettre à la 3G, mais gare à la sécurité des données », met en
garde l’expert en Technologie de l’information et de la communication,
Younes Grar. Pour lui, l’avènement de la 3G mobile en Algérie va
indéniablement changer les habitudes de consommation et d’usage de
téléphone mobile, mais « la sécurité doit être de mise, car il s’agit de
manipuler un ordinateur miniature connecté au réseau internet où des
données de grande sensibilité s’échangent ».
L’Algérie a été jusque-là plus ou moins
épargnée par le phénomène de la cybercriminalité. Cependant, a-t-il
ajouté, cette menace doit être prise au sérieux par les principaux
acteurs concernés, notamment le ministère de la Poste et des
technologies de l’information et de la communication, l’Autorité de
régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) et le ministère
de la Justice. « La menace s’accroît à mesure que le niveau de
pénétration et de l’usage de l’internet augmente », a-t-il résumé,
estimant nécessaire de revoir les textes juridiques et actualiser les
outils de lutte contre la cybercriminalité.
Android, le plus répandu et le plus menacé
Notre interlocuteur fait remarquer également
que les terminaux mobiles utilisant le système d’exploitation Android
sont les plus répandus en Algérie tant leur niveau d’accessibilité pour
une large partie des consommateurs est important. Or, a-t-il averti, «
ces mobiles sont les plus exposés aux menaces ». En effet, selon
Kaspersky Lab, éditeur de solutions de sécurité informatique, les
terminaux mobiles alimentés par la plate-forme Android market (ou
googleplay) concentrent en 2012, 99% des malwares mobiles. L’éditeur
russe de solutions de sécurité informatique prévoit aussi une
augmentation pour cette l'année des malwares sur les appareils mobiles
connectés sur la plateforme de téléchargement. Kaspersky Lab explique
que les cybercriminels utilisent notamment des chevaux de Troie, cachés
dans des applications Android gratuites diffusées sur les boutiques non
officielles et les sites contrefaits, pour récupérer des données
personnelles telles que les mots de passe et les données bancaires.
Des solutions existent
Pour Younes Grar, le risque encouru ne concerne
pas seulement le « grand public », les usages professionnels notamment à
travers la manipulation des données sensibles des entreprises par ses
collaborateurs. La frontière entre l’usage professionnel et personnel
des terminaux mobiles commence à s’effacer. Cette pratique commence peu à
peu à gagner l’Algérie au même titre que télétravail et cette tendance
s’accentuera avec le lancement de l’internet mobile, selon notre
interlocuteur. « Les cibles les plus vulnérables sont les PME ne
disposant pas d’infrastructure de sécurité », a-t-il précisé. Pour lui,
il faut instaurer les bonnes pratiques d’utilisation de cette nouvelle
technologie qui s’offre à nous. Dans ce sens, le MPTIC et l’ARPT ont un
grand rôle à jouer pour exiger, a-t-il dit, des opérateurs (Nedjma,
Mobilis et Djezzy) la mise en place d’outils de sécurité pour les
abonnés. Il s’agit notamment de la mise à disponibilité de packages 3G
comprenant un Smartphone ou une tablette tactile avec application de
sécurité préinstallée, le blocage du téléphone en cas de vol et offrir
un service de mise en copies des données dans les serveurs sécurisés.
Actuellement, la solution de sécurité Kaspersky
Android récemment mise sur le marché algérien permet de protéger un
Smartphone ou une tablette Android contre les virus et le vol. Cette
solution est disponible au format carte passe-partout et en vente libre
sur différents points de vente. Pour 1050 DA, le logiciel Kaspersky
Adroid permet notamment de détecter en temps réel les programmes
malveillants ; de bloquer les sites dangereux et de phishing ; de
géo-localiser son appareil en cas de perte ou de vol, même si la carte
SIM a été retirée et de verrouiller l'appareil et effacer son contenu